Il y a une bonne dizaine d'années je n'avais mis les pieds sur son terrain de jeu qu'une seule fois, avec nos enfants. Pour le voir jouer, mais le match étant retardé nous n'avions pu y assister. Nous n'avions vu qu'un long échauffement.

Il y a une bonne dizaines d'années j'en avais marre des entraînements bi-hebdomadaires et des matchs dominicaux, du temps grignoté sur notre vie de famille.

Il y a une bonne dizaine d'années je ne comprenais pas comme le sport ne pouvait pas ne pas faire partie de sa vie.

Il y a une bonne dizaine d'années il s'est abîmé un oeil et un genou dans ce sport de contact.

La pause a duré. Il n'a plus couru, plus plaqué, plus tenu dans ses mains un ballon ovale.

Depuis un an il se déplace sur roues.

Depuis un an tout est prétexte à chausser les rollers.

Depuis un an il est transformé.

Depuis un an il entraîne nos filles dans son sillage.

Aujourd'hui il a fait son premier semi-marathon, soit 21 kms. En un peu moins de 57 mn. Je n'aurai pas voulu manquer cela.

A l'arrivée, son sourire était à la hauteur de sa joie : celle d'un enfant.

Vor dem marathon von Berlin.

[Vue du ciel - 15 septembre 2012]

"Qui ne l'a vue ne croit point ce qu'on lui en dit et qui la voit croit à peine ce qu'il voit. Qui entend sa gloire n'a de cesse de la voir, et qui la voit n'a de cesse de la revoir. Qui la voit une fois s'en énamoure pour la vie et ne la quitte jamais plus, ou s'il la quitte c'est pour bientôt la retrouver, et s'il ne la retrouve il se désole de ne point la revoir. De ce désir d'y retourner qui pèse sur tous ceux qui la quittèrent elle prit le nom de venetia, comme pour dire à ceux qui la quittent, dans une prière douce: Veni etiam, reviens encore."

[Extrait d'Éloge de Venise, de Luigo Grotto Cieco d'Hadria, prononcée pour la consécration du Doge Sérénissime Luigi Mocenigo, le 23 août 1570]

Saisis par celui que nous n'attendions pas si tôt, l'automne était bien là ce week-end.

Mon corps a apprécié cette baisse des températures ; à la faveur de l'altitude et du vent du nord nous avons allumé des flambées. L'odeur de la terre changeait. j'ai cueilli les tomates pour qu'elles terminent leur maturation à l'intérieur.

La lumière du matin est différente et me rappelle mes rentrées scolaires, pourtant bien loin, et aussi la période à laquelle, avec mon père et mon frère, nous partions à vélo ramasser des châtaignes.

Nous avons cueilli les dernières mûres avant que les haies ne soient toutes taillées.

Beaucoup de cuisine à la saveur automnale. Gratin de courgettes et ravioles * Crème de lentilles * Boeuf bourguignon et quinoa * Tourte aux prunes * Cake aux noisettes par ma fille F. * Confiture de mûres.

Hier soir à la ville, c'est ma fille aînée qui a demandé à être aux fourneaux. Dernière ode à l'été avec gaspacho * bruschetta pastèque - feta * smoothie melon pastèque.

Je suis rentrée avec une énergie joyeuse.

Après une période relativement longue sans lecture quasiment, je suis en train de replonger dans les feuilles de papier, la couverture souple, l'encre imprimée et les caractères alignés. Je repars en voyage, à la rencontre de civilisations ou de pays, de personnes et de sentiments.

La puissance du peuple indien, dont j'avais depuis longtemps envie d'en découvrir plus, m'a emportée. En quelques jours j'ai vécu d'abord dans un asile avant de m'échapper dans les plaines, de vivre une vie nomade en compagnie d'une femme d'une force incroyable. Leurs noms comme des poèmes me suivront longtemps encore.

"Et nous revoilà en marche... Nos chevaux en trottant partent retrouver la plaine, où le Peuple suit le bison, lequel suit l'herbe verte qui, elle, naît de la Terre."

   J'ai découvert le travail de Julie Hoover il y a peu de temps - une semaine environ. J'ai été séduite par la simplicité des modèles, de Marly en particulier.

Il est en cours.