[Une pépite romane - celle qui me touche le plus - Saône et Loire - 9 octobre 2010]
[Une pépite romane - celle qui me touche le plus - Saône et Loire - 9 octobre 2010]
Ce matin j'ai repris le chemin du bureau. Mes jambes ont retrouvé seules comment regagner mes différentes lignes de métro, puis mon bureau. Le ciel était lumineux, l'air frais. Cela m'a rappelé ce temps si particulier de septembre, ce temps qui "sent" la rentrée.
En retrouvant l'air libre ce soir en sortant des couloirs de métro, j'appelle chez moi. Une amie de ma fille aînée dînera avec nous et passera la nuit ici.
Je n'avais rien prévu de spécial pour le dîner, j'ai rapidement parcouru dans ma tête ce que nous pourrions préparer. Et puis finalement j'avise P*card d'un oeil. Je fais un crochet pour regagner cette enseigne et y acquérir deux pizzas aux légumes.
Ce détour m'emmène devant ma librairie de quartier favorite, "Vivement dimanche" - vivement dimanche pour ne pas travailler, vivement dimanche pour lire...
C'est lundi, elle est fermée. Mais sa vitrine, comment dire, sa vitrine est à elle seule un piège à tentations. En 5 pas j'ai rempli ma liste de nouvelles idées de lectures, en 5 pas mon impatience à découvrir ces ouvrages inattendus est née, en 5 pas je me suis dit "ils m'attendront jusqu'à demain". Demain soir, en rentrant du bureau, j'ai prévu un détour.
Ma F. chérie, chipie,
tu es loin aujourd'hui. Je me souviens quand tu étais toute petite et que le bruit te terrifiait, te faisait souffrir. Aujourd'hui tu l'appréhendes beaucoup mieux même s'il te fatigue beaucoup. Nous t'emmenions admirer les pépites colorées et dansantes dans le ciel nocturne, avec du coton dans les oreilles. Je me souviens quand tout bébé je te couchais sur moi et que tu te rendormais ainsi, bercée par ma respiration. Tu es si vivante, si attendrissante, si câline. Aujourd'hui, comme tous les ans depuis 12 ans, certaines villes te fêtent. Ce soir le ciel ici s'est paré d'or. Les photos sont pour toi. Bon anniversaire ma chérie.
L'enveloppe kraft ouverte ce matin, à l'aube - La canicule, l'absence totale de souffle de vent, quand je me réveille, puis quand je sors de l'immeuble - Le marché en solo, le poids du caddie et du panier, pleins de tomates, courgettes, coriandre, aubergines, melons, fromages, pêches, abricots, fraises, framboises - Une pause sur le chemin du retour, boire une café et un verre d'eau, en mangeant le croissant acheté chez le boulanger. Toujours généreux il m'a offert une chocolatine. Je la garde pour la route - En buvant le café, feuilleter le dernier n° de Saveurs magazine. Envie de réaliser un nombre certain de recettes. Se laisser transporter au Vietnam - tiens, quand pourrions-nous y retourner ? - Garder quelques fruits et légumes pour la ville, préparer tout le reste pour la campagne. Chercher de l'air dans l'appartement. Peine perdue - Remplir la voiture - Attraper les chats (ce ne fut pas une mince affaire) et les déposer dans la voiture - Préparer un thé glacé pour la route - Partir. Rouler seule, tranquillement, les vitres ouvertes. Quitter l'autoroute complètement bouchée dans le sens contraire. Traverser les villages dorés du beaujolais. Au sommet, l'air frais s'engouffre. Au milieu des sapins, la route serpente, je sors mon bras complètement, il danse. Je me sens libre - Arriver. Ouf. - Ouvrir la maison et se laisser surprendre par la fraîcheur - Vider la voiture, puis se déchausser et laisser le carrelage me transmettre une température si agréable - Appeler, rassurer, répondre au téléphone, ramasser mon courrier. La belle carte brodée, aux tons de vert en dégradé - Cuire deux oeufs mollets. Ouvrir une tomate. Arroser d'un filet d'huile d'olive. Se régaler, l'huile est si parfumée - Faire des lessives et les étendre ; par forte chaleur l'étendage du linge devient un plaisir : les mains sur le linge frais et humide - Sentir une certaine lourdeur, se poser au frais - Boire du thé vert Kyoto, glacé. Des litres - Lire un peu - Quelques courses. Au retour une belle buse s'envole sous mes yeux. Cela équilibre les deux animaux morts écrasés vus sur les grandes routes empruntées le matin, un hérisson et un écureuil - M'asseoir sous le tilleul, là où l'air circule et rafraîchit. Ecouter le silence - Prendre soin de la maison - Ecouter le tonnerre gronder - Tel un brumisateur, se laisser atteindre par ces goutelettes si fines et légères - Discuter au téléphone avec une amie, la remercier encore - Me préparer pour sortir - Rejoindre, sur l'autre mont, nos amis, pour la soirée - Echanger, dîner, ensemble. C'était doux, et bon - Re-découvrir la saveur du saumon cuit au barbecue - Leur commander du vin - Regarder le coucher du soleil, être saisie par le bleu presque turquoise, le rose rouge - La première étoile apparaît. Ce sont ensuite des éclairs qui parsèment le ciel nocturne - Décliner une invitation à voler, pour laisser de la place au matin de solitude qui m'attendait, et venait combler mon envie - Reprendre la voiture, rouler dans l'air frais et la nuit noire que seuls mes phares transperçaient. - Chercher la serrure à tâtons, entrer et refermer aussitôt la porte - Me poser et monter rejoindre Morphée - Repenser à tous les jolis moments de la journée - Penser à ce que j'aurai envie de faire le lendemain - Fermer les yeux et traverser la nuit.
Depuis 2 ans elle fait, une fois par semaine, du théâtre en anglais. Pour s'amuser dans cette langue qu'elle aime, la manipuler autrement qu'en classe. Jouer avec.
Il y a 2 mois à peine, une élève se désiste de l'atelier théâtre animé au sein de son collège. Elle se lance en se portant volontaire pour la remplacer.
Il y a trois semaines elle a goûté aux joies de l'improvisation sous la bienveillance d'une amie.
Ce soir, elle s'est amusée - éclatée. La représentation jouée pour la troisième et dernière fois de la journée, devant un public de familles, et d'extérieurs, fut tout simplement un des moments que nous n'oublierons jamais : elle en tant que comédienne, nous en tant que spectateurs. Un simple moment de bonheur, de rires, d'émotion. Bravo Pauline.
* les deux fleurs de pivoine, coupées lundi dans notre jardin, qui sont près de nous ici, et qui restent élégantes jusque dans la manière dont leurs pétales tombent.
* la demi-heure offerte par une réunion terminée plus tôt que prévue, qui m'a permis de parler un peu avec J., échange inopiné.
* la délicatesse de ma fille F. quant à ses attentions
* la passion avec laquelle ma fille P. s'investit dans le théâtre
* des collègues qui sont réactifs et serviables et font tout pour me permettre de retrouver au plus tôt un outil de travail.
* avoir pu aller à la poterie ce soir alors que je rentrais de Paris.
* le cadeau d'une copine potière, pour notre maison au tilleul.
Problème d'aération dans l'avion, il a décollé en retard - et donc le retour de l'enfant fut retardé d'une bonne heure. Elle m'a embrassée à 1h du matin au lieu du minuit escompté. Comme elle me parut grande.
C'est lui qui pour la troisième fois cette semaine a eu une toute petite nuit, entre le départ, le retour, et mon départ dans la nuit pour une journée de travail à Paris.
Il somnole en attendant de prendre la route pour la verdure, la campagne, le grand air, les hauts sapins, les bocages.
Depuis hier, mon horizon s'est agrandi. Un déclic s'est produit. Une autre aventure commence. Je mets autre chose en marche. Merci Juliette.