Devant soi. Y voir flou. Ne plus savoir de quoi furent faites les dernières semaines. Ou plutôt si mais constater avec amertume qu'elles se sont remplies de toutes ces tâches qui n'apportent aucune gratification personnelle, de ces actions qui font que l'on n'est pas en accord avec soi.
Comment poursuivre, sur du long terme ? Commencer par faire une pause où l'on redevient petite fille, à se faire chouchouter, à se laisser bercer et aimer.
Mais devant il y a le lendemain qui arrive avec toutes les questions laissées en suspens. Les questions sur sa vie professionnelle, le sens profond du quotidien. Les questions sur la société. Tout ce que j'entends - et j'entends volontairement peu - nourrit mon foyer de révolte que je contiens de moins en moins bien.
Qu'y a-t-il devant moi ? Je suis myope. Un panneau de signalisation routière annonce une intersection. Je décide de ralentir. Pour mieux choisir la route à prendre. Il pourrait y avoir un virage à négocier.
Devant moi, son cou parfumé avec son rectangle de peau de bébé.
Devant, son amour et la force qu'il me donne.
Devant, son engagement citoyen qu'elle ne ménage pas.
Devant, une écoute.
Devant, chercher comment ne plus se laisser ronger.